La baisse de Wall Street a été alimentée par un nombre croissant d’interrogations sur la vigueur de l’économie américaine, à cause de plein de petits détails embêtants.
Ces petits détails ont renforcé l’argumentaire de ceux qui disent que la banque centrale américaine a tardé à baisser ses taux. Ça crée un joli bazar, même si la dégradation de certaines statistiques reste relative. On pourrait croire qu’il y a des forces mystérieuse qui poussent pour que l’argent redevienne meilleur marché plus vite uniquement pour y avoir accès plus rapidement, quel que soit l’état de l’économie.
En parallèle, le dégonflement de la bulle IA a contribué à accroître les pertes. Nvidia a perdu 14% en quatre séances. Super Micro Computer seulement 12%, mais il faut rappeler que la société avait déjà marché sur un râteau la semaine précédente, astucieusement placé par le vendeur à découvert Hindenburg, entraînant une chute de 28%. Le dernier espoir reposait sur Broadcom et sa publication tardive jeudi. L’ancienne filiale de HP est considérée comme un bon indicateur de l’état du secteur de l’IA. Moins bon que Nvidia, mais plus sérieux que Super Micro Computer. Le titre a perdu 11% vendredi, ce qui signifie qu’il n’a pas été en mesure de rassurer sur le thème le plus à la mode du moment, au contraire même. Ces doutes ont sapé le moral des troupes et confirmé que septembre est vraiment un mois boursier pas comme les autres. Pour autant, les statistiques sur l’emploi américain publiées vendredi ont montré que si l’économie ralentit, il n’y a pas de catastrophe à ce stade. Ces données ont eu le mérite de recadrer les projections phantasmatiques du marché sur la décision de politique monétaire que la banque centrale américaine doit prendre le 18 septembre. Le dernier pronostic en date est une baisse de taux d’un quart de point, alors que l’hypothèse d’un assouplissement d’un demi-point a eu brièvement les faveurs du public au cours de la semaine précédente. Dans un souci tactique, la Fed a tout intérêt à réduire ses taux progressivement plutôt qu’à marche forcée, ne serait-ce que pour prouver à la planète finance qu’elle contrôle la situation. Il reste neuf jours avant la décision. C’est long neuf jours quand les marchés sont nerveux, surtout s’ils ont de nouvelles statistiques pour faire tourner la machine à spéculer : en particulier l’inflation (mercredi) et les prix à la production (jeudi) pour le mois d’août. La Banque centrale européenne, elle, devrait selon toute vraisemblance réduire ses taux dès jeudi, ce qui pourrait contribuer à améliorer le sentiment des investisseurs. Ce pendant une conservation ne devrait pas été une surprise !
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